REPROCHES
Blessures et soif d’être vu

Bonjour à toi, qui passes aujourd’hui par l’espace TẢN MẠN de Sophro Pháp Việt, un lieu où nous nous arrêtons un instant au milieu du tumulte quotidien… pour écouter, comprendre et nous régénérer de l’intérieur. Aujourd’hui, explorons ensemble avec CC un sujet qui semble simple, mais qui est à la racine de nombreuses souffrances dans les relations proches : les reproches.

Chez Sophro Pháp Việt, CC partage souvent avec ses clients :
“Bien souvent, les reproches ne sont que le cri silencieux de besoins tendres et fondamentaux, cachés sous le masque de la colère pour ne pas révéler leur fragilité.”
Autrement dit : les reproches sont bien souvent le cri désespéré de besoins petits mais essentiels qui ne sont pas entendus, déguisés en colère pour dissimuler leur vulnérabilité.

Pour mieux comprendre, écoutons ensemble l’histoire de Minh, une cliente (nom changé) ayant partagé son vécu lors d’une séance de sophrologie récente. Minh est arrivée le visage fatigué, et a commencé son récit :
“Je trouve que mon mari est terriblement indifférent. Quand il rentre à la maison, il s’empare de son téléphone, sans même me poser une seule question.”

Quand on lui a demandé : “Qu’est-ce qui te fait le plus mal quand il agit ainsi ?”
Minh s’est tue un moment, puis les larmes aux yeux, a dit :
“Je crois… que j’ai l’impression de ne pas exister. Je me sens invisible. J’ai tant sacrifié, tant pris soin de chaque repas, de chaque nuit de sommeil… et finalement, ma présence semble ne susciter aucune émotion en lui.”

Tu le vois, ce reproche “il est indifférent” est en réalité un appel urgent venu des profondeurs de Minh :
“S’il te plaît, vois-moi.”
“S’il te plaît, reconnais-moi.”
“S’il te plaît, fais-moi sentir que je compte encore.”

Et lorsque nous avons fait ensemble un exercice doux de sophrologie, reconnectant le corps et la respiration, Minh a peu à peu compris que ce sentiment d’abandon ne venait pas seulement du présent. Il avait ses racines dans l’enfance. Dans ces soirées où la petite Minh attendait que sa mère rentre du travail, mais celle-ci arrivait en retard. Dans ces spectacles à l’école où son père n’était jamais dans le public.

Ces souvenirs anciens, jamais guéris, l’avaient rendue plus sensible à ce qu’elle percevait aujourd’hui comme un manque d’attention. Et par réflexe, elle faisait des reproches, au lieu de pouvoir exprimer doucement sa solitude et son besoin de connexion.

En psychologie analytique, nous apprenons que la colère n’est pas toujours une “mauvaise” émotion.
Souvent, la colère est l’armure de l’âme, que l’on enfile à la hâte lorsqu’on se sent trop nu, trop vulnérable pour dire :
“J’ai besoin d’être aimé.”
“J’ai besoin d’être vu.”
C’est ainsi que l’enfant en nous, avec toute son immaturité et sa sincérité, s’exprime :
“J’ai peur.”
“Je me sens invisible.”
“Je ne sais pas comment dire cela sans être abandonné.”

Et c’est pourquoi… au lieu de dire : “S’il te plaît, reste avec moi,” nous disons inconsciemment : “Tu n’es jamais assez bien.”
Cela peut sembler contradictoire, n’est-ce pas ? Mais en réalité : plus nous aimons quelqu’un, plus nous avons tendance à lui faire des reproches.

Car plus nous sommes proches, plus nous espérons, inconsciemment, que l’autre puisse voir et répondre à ces parties en nous qui sont les plus fragiles, les besoins les plus intimes. Mais justement, ce sont ces besoins-là que nous avons le plus de mal à exprimer, ceux dont nous avons le plus honte.

Et ainsi… les reproches naissent.

Alors, que pouvons-nous faire ?
Il n’y a pas de réponse parfaite, ni de formule magique. Mais peut-être pourrions-nous commencer par ralentir un peu, et faire preuve d’un peu plus de douceur envers nous-mêmes.

Essayons de nous poser cette question, ou de ressentir à la place de l’autre :
“Qu’est-ce que je ressens vraiment, ou qu’est-ce que l’autre ressent, sous cette couche de colère ?”
“De quoi ai-je, ou a-t-il/elle, profondément besoin, mais que je n’ose pas dire ?”
“Quand moi ou l’autre exprime un reproche… est-ce que ce n’est pas, au fond, une manière de chercher à se reconnecter ?”

Il existe une technique simple de sophrologie que tu peux essayer tout de suite, c’est l’exercice de la “respiration de reconnaissance émotionnelle”.

Si tu es dans un endroit calme, ferme doucement les yeux et place une ou deux mains sur ta poitrine, là où bat ton cœur.
Inspire très doucement, naturellement… et pendant l’inspiration, pose-toi cette question intérieure : “Qu’est-ce que je ressens en ce moment ?”
Expire lentement, relâche… sans chercher à ressentir quelque chose de particulier.
Laisse les émotions se présenter comme elles sont. Peut-être de la colère, de la tristesse, de la frustration… ou une sensation très floue, sans nom… Quelle qu’elle soit, reste simplement là, avec elle, ou même avec l’absence d’émotion. Sans jugement. Sans essayer d’analyser.

Imagine-toi comme un ami silencieux, patient, assis à côté de ton émotion.
Quand tu pratiques l’écoute de tes émotions avec toute ta présence et ta compassion, tu n’es plus leur victime, tu deviens leur compagnon, celui qui se comprend lui-même.

Chacun de nous porte en son cœur une structure psychique fragile, vulnérable… et aussi profondément courageuse. Elle ressemble à un enfant intérieur, immature, sincère, et toujours avide d’être compris.

Parfois, cet enfant-là n’a besoin que d’une chose simple : être écouté. Être écouté avec toute une présence douce, sans jugement. Être aidé à mettre des mots sur ces petites émotions et besoins intimes, ceux qu’il n’a même pas encore su identifier clairement, ou qu’il a trop honte de révéler.

C’est pourquoi, si tu le peux, essaie d’ouvrir ton cœur… écoute-toi avec toute la compassion dont tu es capable.
Et écoute l’autre, non seulement avec tes oreilles, mais avec un cœur ouvert, et un esprit assez paisible pour que la voix de l’ego ne vienne pas tout brouiller.

Car peut-être que tout reproche… n’est qu’un doux appel, cherchant à revenir vers la compréhension et l’amour.

Merci à toi, d’avoir pris le temps de lire ces mots sincères aujourd’hui.
Si quelque chose dans ce texte a touché ton cœur, ne le garde pas pour toi. Partage-le, ou simplement… commence une conversation douce avec quelqu’un que tu aimes.

À très bientôt pour d’autres partages, où nous continuerons d’explorer ces petites choses subtiles et profondes qui font toute la richesse de l’âme humaine.

Avec bienveillance,
CC de Sophro Phap Viet, qui croit que derrière chaque reproche, il y a une âme qui attend d’être vue et aimée.

02.06.2025

L’Amour des Personnes Hypersensibles

Un voyage profond, fragile et authentique

Il y a des jours où nous rêvons d’être compris sans avoir à trop expliquer. Un regard doux, une présence silencieuse, suffisent à dire que nous sommes vus, que nous sommes précieux. Aujourd’hui, CC de Sophro Pháp Việt vous invite à mettre de côté le tumulte du monde, à savourer une gorgée de thé parfumé, et à plonger dans l’univers intérieur des personnes hypersensibles, où chaque émotion est une vague, chaque instant un petit cosmos.

Pour beaucoup, l’amour est une émotion légère, qui va et vient au rythme de la vie. Mais pour les personnes hypersensibles, ces âmes que la psychologue Elaine Aron nomme “Highly Sensitive Persons”, l’amour est un voyage profond, ni pressé, ni superficiel. Chaque émotion est une vague déferlante, chaque silence porte une histoire, et chaque toucher léger résonne comme un poème dans leur cœur.

Le Désir d’une Harmonie Profonde

Les personnes hypersensibles n’aiment pas seulement avec leur cœur, mais aussi avec leur intuition, leurs pressentiments, et des émotions encore innommées. Pour elles, l’amour ne se limite pas à des moments romantiques ou à des mots doux. Elles aspirent à une harmonie profonde, où deux âmes se rencontrent non seulement par le regard, mais aussi par les battements invisibles de la compréhension mutuelle.

Un après-midi paisible, assis côte à côte sans un mot, à simplement ressentir la brise ou le chant des oiseaux, peut les faire fondre d’émotion. Mais cette même sensibilité les rend vulnérables. Un regard distrait, une parole maladroite, ou un instant sans réponse peut les laisser perdues, comme si le fil invisible reliant deux âmes s’était relâché.

Pratique de Sophrologie : Synchronisation de la respiration
Pour nourrir cette harmonie dans l’amour, essayez un exercice simple de sophrologie avec votre partenaire. Asseyez-vous face à face, fermez les yeux, et respirez profondément, doucement, en rythme pendant trois minutes. Inspirez par le nez pendant quatre secondes, ressentez votre souffle comme un pont entre vos deux cœurs. Retenez votre souffle quatre secondes, imaginez une énergie chaleureuse qui vous enveloppe tous les deux. Expirez par la bouche pendant six secondes, laissant les soucis s’évanouir. Sans dire un mot, “écoutez-vous” à travers la respiration. Cet exercice recrée un lien, apportant sécurité et proximité, même dans les moments de silence.

Le Besoin de Communiquer Comme un Langage Vivant

Les personnes hypersensibles ne supportent pas l’ambiguïté. Un silence prolongé sans raison peut faire tourbillonner leur esprit avec des questions : “Ai-je fait quelque chose de mal ?”, “S’éloignent-ils de moi ?”, “Tout est-il en train de vaciller ?” Pour elles, communiquer n’est pas seulement un échange d’informations, c’est une manière d’affirmer leur présence, de sentir qu’elles sont vues et comprises.

Un message matinal disant simplement “Comment vas-tu aujourd’hui ?”, un regard attentif lorsqu’elles partagent une petite histoire, ou une main serrée au milieu d’une conversation, tout cela agit comme une pluie douce sur leur âme.

Pensez à Linh, une personne hypersensible, qui confiait qu’elle n’est pas tombée amoureuse d’une personne pour des cadeaux coûteux, mais pour un moment où son partenaire s’est assis, l’a écoutée parler d’un rêve triste, sans juger, simplement présent avec douceur. Ces petits gestes, pour les hypersensibles, sont le langage de l’amour.

L’Authenticité Comme Souffle de l’Amour

Les personnes hypersensibles possèdent un don singulier : elles perçoivent l’inauthenticité, comme on repère une écriture penchée sur une page. Elles ne cherchent pas la perfection, mais elles aspirent à l’authenticité, même si la vérité est rugueuse. Un petit mensonge, un geste qui ne correspond pas à l’émotion, ou une esquive, même subtile, peut les plonger dans l’insécurité, comme si les fondations de la relation s’effritaient.

Quand leur confiance est blessée, les hypersensibles ne souffrent pas seulement de la tromperie, mais aussi de la peur d’avoir mal placé leur foi. Pourtant, lorsqu’on leur répond par une sincérité, même maladroite, comme une excuse imparfaite ou un moment de vérité brut, elles s’ouvrent, prêtes à pardonner et à reconstruire.

Pratique de Sophrologie : Embrasser l’authenticité
Quand vous ressentez de l’insécurité ou du doute dans l’amour, essayez cet exercice de sophrologie pour revenir à votre vérité intérieure. Trouvez un espace calme, posez une main sur votre poitrine, et respirez lentement trois fois. À chaque inspiration, imaginez que vous accueillez votre vérité, avec toute sa fragilité. À chaque expiration, murmurez : “Je mérite une sincérité, de moi-même et des autres.” Cet exercice renforce votre confiance en votre valeur, posant les bases pour des dialogues authentiques avec votre partenaire.

Le Besoin d’Être Vu et Valorisé

Les personnes hypersensibles ne recherchent pas l’attention pour flatter leur ego. Elles ont besoin d’être vues, reconnues telles qu’elles sont, avec toutes les nuances complexes de leurs émotions. Un léger toucher en passant, un regard chaleureux au milieu d’une foule, ou un message inattendu disant “Tu me manques”, ces petites choses sont pour elles la preuve qu’elles existent dans le cœur de l’autre.

Cette attention n’a pas besoin d’être théâtrale ou ostentatoire. Pour les hypersensibles, la subtilité est la clé. Elles n’ont pas besoin de grandes avenues illuminées, seulement d’un petit chemin scintillant de soin sincère.

Le Réconfort pour les Âmes Fragiles

Les personnes hypersensibles craignent souvent d’être “trop” : trop sensibles, trop intenses, trop vulnérables. Elles s’inquiètent que leurs émotions débordantes puissent fatiguer l’autre, que leur amour soit un fardeau. Elles ont donc besoin d’être rassurées, non par des mots creux, mais par une présence douce, par des moments qui montrent que leurs émotions sont un cadeau, non un défaut.

Pratique de Sophrologie : Affirmer sa valeur
Chaque matin, prenez une minute pour cet exercice de sophrologie. Posez une main sur votre cœur, inspirez profondément pendant quatre secondes, ressentez les battements de votre cœur comme un rappel que vous vivez, que vous ressentez. Retenez votre souffle quatre secondes, imaginez une lumière chaleureuse enveloppant tout votre être, avec toutes ses émotions intenses. Expirez pendant six secondes, murmurez : “Je mérite d’être aimé·e, tel·le que je suis.” Répétez trois fois. Cet exercice renforce votre confiance, vous rappelant que votre sensibilité est une force, pas un fardeau.

L’Engagement Total

Les personnes hypersensibles ne savent pas aimer à moitié. Lorsqu’elles aiment, elles s’engagent avec toute leur âme. Elles se souviennent de chaque détail, de l’odeur de leur partenaire un après-midi pluvieux à la façon dont leurs yeux s’illuminent en parlant de ce qu’ils aiment. Une parole anodine, un souvenir fugace, peut les faire sourire ou pleurer en silence, car tout touche les couches les plus profondes de leur cœur.

Pour elles, l’amour est un rituel sacré, où elles offrent la part la plus essentielle d’elles-mêmes. Mais cet investissement profond les rend aussi vulnérables. Une petite blessure en amour peut laisser une résonance durable, comme une mélodie triste qui persiste dans leur âme.

Un Appel Doux

Les personnes hypersensibles n’ont pas besoin d’être “réparées”. Elles ont besoin d’être comprises, aimées pour ce qu’elles ressentent : profondément, sincèrement, et parfois si fragiles que cela serre le cœur. Aimer une personne hypersensible est une invitation particulière : ralentir, écouter plus profondément, explorer des dimensions émotionnelles que nous négligeons souvent dans un monde trop pressé.

Si vous aimez une personne hypersensible, souvenez-vous que vous n’avez pas besoin d’être un super-héros. Soyez simplement présent, sincère, et prêt à entrer dans leur monde avec un cœur grand ouvert. Et si vous êtes cette personne hypersensible, souriez à votre cœur. Il est un trésor précieux, qui attend simplement quelqu’un d’assez courageux pour le chérir.

Pratique de Sophrologie finale : Embrasser l’amour
Avant de clore votre journée, essayez cet exercice pour nourrir l’amour en vous. Asseyez-vous dans un endroit calme, fermez les yeux, et respirez lentement. Inspirez, imaginez l’amour comme une lumière douce, enveloppant vous et la personne que vous aimez. Expirez, laissez les inquiétudes sur l’imperfection s’évanouir. Répétez cinq fois, et terminez par une affirmation : “Mon amour est un cadeau, et je le mérite.” Cet exercice vous aide à honorer votre sensibilité et à accueillir l’amour avec sérénité.

L’Art Subtil d’Accepter l’Imperfection

 Aujourd’hui, CC de Sophro Pháp Việt vous invite à vous asseoir un instant, à siroter une tasse de thé parfumé, et à laisser votre cœur dériver doucement au fil de ces confidences.

Nous allons explorer ensemble un thème simple mais profond, ces zones d’ombre imparfaites de l’âme, que chacun·e de nous a déjà rencontrées, mais que peu osent véritablement accueillir. Êtes-vous prêt·e à les découvrir, et à retrouver un peu de paix en vous-même ?

Nous vivons dans un monde apparemment calme, mais qui exige sans cesse la perfection. Des images brillantes sur nos écrans aux attentes implicites dans le travail et les relations, nous sommes constamment poussés vers un idéal sans faille. Pourtant, au fond de nous, nous connaissons la vérité, la perfection n’est qu’un mirage, une lumière vacillante qui s’éloigne à mesure que nous tentons de l’atteindre. Le vrai défi, et peut-être aussi le véritable art, ne réside pas dans cette quête impossible, mais dans la capacité à accueillir la réalité telle qu’elle est, désordonnée, inachevée, profondément humaine.

Le Fardeau d’un Soi Parfait

La plupart d’entre nous portent en eux·elles un critique intérieur, cette voix qui souligne chaque erreur, chaque maladresse, chaque moment où nous ne semblons pas être à la hauteur des standards que nous pensons que les autres attendent de nous. Ce critique n’est pas fondamentalement malveillant, il veut que nous progressions, que nous brillions, que nous soyons aimé·es. Mais sa méthode est impitoyable, nous murmurant sans relâche que nous ne sommes jamais assez, pas assez drôle en société, pas assez discipliné dans nos habitudes, pas assez “réussi·e” dans nos efforts.

Cette course vers la perfection part souvent d’un endroit noble, le désir de devenir la meilleure version de nous-mêmes. Pourtant, elle peut nous mener vers un cycle d’auto-doute et d’épuisement. Nous comparons nos coulisses à la vitrine soigneusement sélectionnée des autres, oubliant que tout le monde, sans exception, lutte avec ses propres fragilités. Ce collègue qui semble si confiant peut passer ses nuits à douter. Cet·te ami·e au quotidien en apparence idyllique peut affronter une solitude silencieuse. L’imperfection n’est pas une anomalie, c’est la norme.

Le Courage d’être Imparfait·e

Accepter l’imperfection ne signifie pas renoncer à évoluer ou à rêver. C’est, au contraire, un acte de courage, une volonté de se regarder, et de regarder les autres, avec honnêteté et compassion. Cela signifie reconnaître que nos défauts ne diminuent pas notre valeur. En vérité, ils sont souvent ce qui nous rend empathiques, humains, capables de nous connecter les un·es aux autres. Une conversation maladroite, un projet qui n’atteint pas ses objectifs, une relation avec ses failles visibles, tout cela n’est pas un échec, mais une preuve de notre humanité commune.

Pensez à l’art japonais du kintsugi, où les céramiques brisées sont réparées avec de l’or, transformant les fissures en quelque chose de beau. Nos imperfections peuvent elles aussi devenir des forces, des marques d’authenticité, dès lors que nous cessons de les cacher et que nous les intégrons au récit de qui nous sommes. Accepter ses failles, c’est pratiquer une forme d’alchimie intérieure, transformer ce que nous jugions honteux en quelque chose de précieux.

L’Imperfection Chez l’Autre

Tout comme il est difficile d’accueillir nos propres imperfections, il peut être tout aussi délicat de tolérer celles des autres. L’oubli d’un·e partenaire, l’hésitation d’un·e ami·e, l’erreur d’un·e collègue peuvent vite devenir des sources de frustration. Et pourtant, ici aussi se cache une opportunité. Lorsque nous jugeons autrui, nous projetons souvent nos propres peurs de ne pas être assez. En adoucissant notre regard, en considérant les défauts des autres comme une expression de leur humanité, plutôt qu’une attaque personnelle, nous ouvrons la voie à plus d’empathie et de liens sincères.

Les relations les plus profondes ne sont pas celles qui évitent les conflits ou les erreurs, mais celles où chacun·e peut reconnaître ses fragilités, et malgré tout, choisir de rester. L’amour, dans sa forme la plus vraie, ne consiste pas à trouver une personne parfaite, mais à aimer quelqu’un dont les imperfections nous deviennent familières, voire précieuses.

La Liberté de Lâcher Prise

Le chemin vers l’acceptation de soi commence par de petits pas intentionnels. Nous pouvons commencer par remarquer quand notre critique intérieur s’élève, et lui poser doucement une question, “Est-ce vraiment si grave si j’ai bafouillé en réunion ?” “Oublier un délai fait-il de moi une mauvaise personne ?” Nous pouvons apprendre à nous parler comme nous le ferions avec un·e ami·e cher·e qui vient de trébucher.

Pour soutenir cette démarche, CC de Sophro Pháp Việt aimerait partager avec vous un exercice de respiration simple issu de la sophrologie. Il peut vous aider à relâcher la tension liée à l’exigence de perfection et à accueillir pleinement qui vous êtes. Trouvez un endroit calme, asseyez-vous confortablement ou allongez-vous si vous le souhaitez. Fermez les yeux. Inspirez profondément par le nez pendant quatre secondes, sentez votre poitrine se remplir, comme si une vague douce enveloppait vos inquiétudes. Retenez votre souffle pendant quatre secondes, imaginez que vous tenez tendrement vos imperfections, sans jugement. Puis expirez lentement par la bouche pendant six secondes, laissez les pressions fondre, comme des feuilles tombant doucement sur un lac tranquille. Répétez trois à cinq fois, et à chaque souffle, chuchotez intérieurement, “Je suis suffisant·e, tel·le que je suis.” Ce rituel simple mais puissant vous aide à renouer avec vous-même et à relâcher les attentes superflues.

Nous pouvons aussi trouver des rappels de la beauté de l’imperfection dans le monde qui nous entoure. Un arbre qui pousse de travers, un chemin de pierres irrégulières, un éclat de rire dans un moment solennel, tout cela ne sont pas des défauts, mais les marques de la richesse de la vie. En nous exerçant à voir, et à chérir ces détails, nous réajustons nos attentes et faisons de la place pour que l’imperfection coexiste avec la beauté.

Une Vie Plus Humaine

En fin de compte, accepter l’imperfection, c’est embrasser toute la palette de l’expérience humaine. C’est reconnaître que la vie n’est pas faite pour être parfaite, mais pour être vécue, dans le désordre, le courage, et avec un cœur grand ouvert. Lorsque nous lâchons le besoin d’être parfait·e, nous faisons place à la joie, à la connexion, et à une confiance tranquille, celle de savoir que nous sommes assez, exactement comme nous sommes.

Alors la prochaine fois que vous trébuchez, arrêtez-vous un instant, et souriez à votre humanité. Car c’est justement dans nos failles que se cachent non seulement nos vulnérabilités, mais aussi nos histoires, notre force, notre capacité à aimer, et à être aimé·e. Et cela, peut-être, est ce qu’il y a de plus parfait.